Bien que n’étant pas sans déceptions, mon récent voyage en safari-camping au Kenya et en Tanzanie a été marqué par de nombreux moments forts. En observant deux guépards mâles en train de manger nerveusement leur proie, tandis que les hyènes et les vautours s’approchaient pour se jeter sur les restes, il était étonnant de constater les interactions entre ces grands prédateurs et les charognards. Une fois que les hyènes se sont approchées, les guépards ont quitté et une ruée frénétique vers ce qu’il restait de la proie s’est ensuivie. Les hyènes avaient du mal à éloigner les vautours, alors les chacals ont offert leur coopération. Ils ont été récompensés à juste titre avec une partie des pattes. En une heure, il ne restait presque plus rien.
Hyènes chassant les vautours. Crédits : Dr. Isabelle-Anne Bisson
Safaris
Le mot « safari » est dérivé du verbe arabe « safar », qui signifie « voyager » ; en swahili, il signifie « voyage ». Les safaris en Afrique ont beaucoup changé depuis l’époque coloniale européenne. Malheureusement, en Afrique de l’Est, la chasse aux grands animaux est encore pratiquée aujourd’hui par les membres de l’élite européenne et américaine. Heureusement, dans la plupart des cas, le safari moderne n’est plus ce qu’il était.
Photos d’un buffle d’Afrique. Crédits : Dr. Isabelle-Anne Bisson
Aujourd’hui, le type de safari le plus courant est celui où les touristes participent à l’observation de la faune dans la savane africaine, dans les forêts et au bord des rivières, afin de photographier les magnifiques animaux de l’Afrique, ces images tenant lieu de trophée. Grâce au pouvoir de l’écotourisme, l’industrie du tourisme en Afrique génère de nombreux emplois pour les populations locales et permet de subvenir aux besoins des familles et des communautés et de contribuer à la conservation de la faune. L’avantage de l’écotourisme en Afrique est qu’il a amené une politique de tolérance zéro à l’égard du braconnage au Kenya et dans d’autres pays africains.
Crédits : Dr. Isabelle-Anne Bisson
Si le tourisme est nécessaire pour financer les efforts de conservation, les safaris doivent être menés dans le respect et avec le bien-être des animaux en tête. Par exemple, dans le parc de Samburu au Kenya, nous étions 10 véhicules à poursuivre un léopard qui avait tenté sans succès d’attraper un bébé zèbre. Épuisé par cette poursuite et par celle des véhicules, il s’est caché et s’est reposé sous un buisson. Et là, quelques jeeps se sont immobilisées à proximité, espérant qu’il en ressortirait. Nous avons donc troqué la chasse au fusil par la poursuite en véhicules tout-terrain, qui a sans doute des effets moins facilement observables et moins immédiats sur la santé de ces beaux félins. Voici quelques études révélant les effets négatifs du tourisme sur les guépards : https://www.cabi.org/leisuretourism/news/65270; et sur les éléphants https://zslpublications.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jzo.12661. Ces études viennent s’ajouter à un corpus limité, mais croissant, de publications sur les effets du tourisme non consommateur sur les animaux sauvages.
Photo d’un oiseau Crédits : Dr. Isabelle-Anne Bisson
Le développement entrave les espaces naturels
Enfin, nous avons appris que le Kenya et la Tanzanie font face à des enjeux liés au développement des parcs, alors qu’on élimine les corridors qui existaient autrefois entre les parcs et qui sont essentiels à la diversité génétique et à la migration des animaux. Notre guide nous a dit que, cédant aux demandes de la population pour plus de terres, la superficie du parc Masai Mara au Kenya fut réduite au cours des dernières années. Malheureusement, il en va de même chez nous. Au Canada, nous voyons également le développement détruire les habitats sauvages et entraver les déplacements des animaux. Une solution qui s’avère efficace partout sur la planète consiste à donner du pouvoir aux communautés locales et à les intégrer dans les mesures de conservation. Après tout, ce sont souvent elles qui connaissent le mieux la situation.
Photo de Masai Mara en cape rouge. Crédits : Dr. Isabelle-Anne Bisson
À propos de TerraHumana Solutions
TerraHumana Solutions est une société de conseil qui se spécialise dans l’aide aux communautés et aux dirigeants d’entreprises pour trouver des solutions durables aux problèmes environnementaux et sociaux. Notre approche est simple : nous sommes à l’écoute. Forts de 20 ans d’expérience internationale dans le secteur des ressources naturelles et de la conception et gestion de projets, nous pouvons identifier l’approche stratégique qui vous convient. Chez TerraHumana Solutions, nous contribuons à une prise de décision éclairée dans le cadre de projets communautaires ou commerciaux, et de projets de conservation des communautés autochtones et non autochtones.
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